La rue des Beaux Arts dans le 6e arrondissement de Paris abrite un havre de paix, niché au fond d’une cour calme. C’est ici que naît la galerie Loft il y a plus de 30 ans, en 1985.
Au cours d’un entretien avec son directeur, Jean-François Roudillon, nous avons pu apercevoir les coulisses et les clés du succès de cette galerie, accompagnée par Artsper depuis 2013 et bien en phase avec son temps.
Comment cette galerie parisienne a-t-elle relevé tous les défis pour devenir un acteur majeur du marché de l’art contemporain ?
Jean-François Roudillon devant un Mao de l’artiste chinois Xue Song
I. La genèse de la galerie Loft
Le pouvoir de l’intuition
L’amour de l’art en héritage ? C’est en tout cas le père de Jean-François Roudillon, expert en art africain, qui lui donne ce goût et la possibilité de réaliser sa première exposition « Les Gazelles sont des oiseaux ». Jean-François n’a alors que 21 ans mais il a déjà vécu son premier coup de foudre devant l’œuvre Portrait d’un homme qui descend les escaliers de Francis Bacon, qui ne possédait pas encore la réputation que nous lui connaissons aujourd’hui. Il suit alors son instinct et se lance dans l’art contemporain, convaincu que celui-ci est intimement lié à l’art premier.
« Le travail d’un galeriste est avant tout un travail d’archéologue, à tort comme à raison, il est important d’être précurseur. »
La première mission d’une galerie ? Savoir dénicher et identifier des artistes prometteurs. Un travail d’investigation qui fait appel à un certain flair, la galerie Loft ayant présenté pour la première fois au public des artistes comme Jérôme Mesnager, Blek le Rat, Daniel Baugeste, et bien d’autres…
L’importance des valeurs
Dans un monde de l’art où les pratiques sont parfois jugées discutables, les valeurs jouent une place centrale. Et pour la galerie Loft comme beaucoup d’autres partenaires de Artsper, rien n’est plus important que de tout faire pour ses artistes.
« Nos artistes sont notre oxygène, nous ne pouvons pas vivre sans eux, il faut les encourager au maximum dans leurs projets lorsqu’on y croit. »
Les mots d’ordre ? Honnêteté, engagement et persévérance. En effet, plusieurs années de travail sont souvent nécessaires pour garantir à l’artiste comme à sa galerie une notoriété suffisante.
Sans oublier les problèmes - récurrents - d’appropriation illégitime d’œuvres par d’autres artistes, que la galerie Loft prend à bras le corps. Un combat d’autant plus important que les « vrais » collectionneurs, achetant par conviction personnelle et non intérêt pécuniaire, sont rares !
Œuvres de Philippe Hiquily
II. Une passerelle entre artistes et collectionneurs
Comment promouvoir ses artistes ?
Le travail de galeriste est un travail de promotion de ses artistes, la plupart n’ayant pas forcément la fibre du marketing ! Il est donc important de les défendre et de les mettre en valeur, tout en restant solidement ancré dans ses convictions. Artsper fournit la plateforme idéale pour maximiser la visibilité en ligne des artistes.
Par exemple, pendant 7 ans, Jean-François Roudillon a concentré tout ses effort pour promouvoir et vendre exclusivement des œuvres d’artistes chinois. Un pari risqué au début des années 2000, mais fondé sur la certitude très forte que c’était un marché prometteur. Et cela n’a pas manqué.
« Savoir lire et aimer une oeuvre d’art n’est pas réservé à une élite. »
Pour saisir le potentiel d’un mouvement ou d’un artiste, il est nécessaire de saisir le contexte et d’être honnête sur ce que l’on ressent. C’est pourquoi un galeriste doit aller à la rencontre des artistes afin de proposer des œuvres prometteuses aux collectionneurs.
Savoir faire les bons investissements
Une fois un artiste prêt à travailler avec la galerie, il est très important qu’il se sente accompagné tout au long de son processus créatif - et de sa carrière. De la réalisation de catalogues raisonnés, qui demandent 6 ans de labeur, à la promotion en foires ou au financement des œuvres, la relation entre une galerie et un artiste repose sur une confiance mutuelle et un travail de fond.
« Dès que nous avons des fonds, nous investissons dans nos artistes ! C’est grâce à cela que nous pouvons proposer des sculptures monumentales. »
Le stand de la Galerie Loft dédié à Marino di Teana pendant la foire Art Paris 2019
III. La vision d’avenir de Loft
Rendre l’art accessible à tous
Les projets d’avenir que Jean-François Roudillon réserve à sa galerie, toujours accompagnée par Artsper, sont multiples. Parmi eux, le projet Art for All. Celui-ci repose sur la création d’éditions, qui sont des œuvres d’art à part entière mais en modèle réduit, vendues entre 100 et 600€. Un pas en avant vers l’accessibilité de l’art à une nouvelle génération de collectionneurs et la démocratisation de l’art contemporain.
Car les barrières à l’entrée dans le monde de l’art restent fortes ! Par exemple, entrer dans une galerie est intimidant pour un public non-initié. Une autocensure qui s’explique principalement par l’image du public sur le monde de l’art mais aussi les prix de certaines œuvres.
Ainsi, l’objectif même du projet Art for All est de permettre à tout le monde de s’offrir une œuvre d’art… notamment sur Artsper, qui poursuit le même objectif de mettre l’art à la portée de tous, en supprimant les contraintes géographiques.
Et le projet n’en est qu’à ses débuts ! L’objectif de Jean-François est de proposer pas moins de 50 œuvres différentes, afin d’offrir un large choix aux collectionneurs et d’instaurer une optique de collection de série. Li Lihong, Hiquily, Marino di Teana, Philippe Huart… Tous les artistes phares de la galerie Loft seront bientôt disponibles dans des éditions accessibles et limitées. Les campagnes de communication sur Artsper ont déjà permis de vendre bon nombre de ces œuvres sur la plateforme, en faisant un canal idéal pour Art for All.
Sans négliger le second marché, car la galerie Loft est déjà bien consciente du prix de revente de ces œuvres. Un pari gagnant sur le long-terme pour les collectionneurs - et la galerie.
« À partir du moment où l’on soutient de vraies valeurs et des artistes de talent, il n’y a aucune raison que cela ne fonctionne pas.
La nécessité du digital
Pour la galerie Loft, le digital est au cœur de leur stratégie globale. De nombreuses œuvres sont vendues grâce à Artsper, y compris celles de la collection Art for All. Partenaire historique de Artsper, la galerie Loft est convaincue de l’intérêt de la plateforme, aussi bien du point de vente que de la communication. Selon le galeriste, Artsper possède une capacité de communication et un trafic bien supérieurs à n’importe quel site de galerie.
« Dans le monde de l’art, il y a la volonté de transmettre un message, de partager la vision des artistes et Artsper nous aide en cela. »
Œuvres miniaturisées du projet Art for All lancé par la galerie Loft
CONCLUSION
Aujourd’hui, la galerie Loft poursuit sa course au succès avec de nombreux projets en ligne de mire. La direction stratégique donnée par Jean-François Roudillon et son équipe est stable et se digitalise tout en restant fidèle aux valeurs des débuts. Il semblerait bien que cela soit la recette idéale pour la réussite d’une galerie !
« Il est certain que depuis que nous avons ouvert notre deuxième galerie de l’autre côté de la rue et que nous sommes sur Artsper, nous avons beaucoup plus de résonance et de visibilité. »