L'achat d'art en ligne fait de plus en plus d'émules, tout particulièrement les marketplaces sur lesquelles deux fois plus de collectionneurs ont acheté en 2015 qu'en 2014 (selon le récent rapport Hiscox 2016 sur le marché de l'art en ligne). Ces études sur les comportements des acheteurs d'art en ligne, révèlent que certaines réticences subsistent face aux œuvres et aux vendeurs. Inhérentes au e-commerce, ces problématiques ont des solutions aisément applicables par les galeries.
Un achat basé sur une image numérique
Le plus grand frein à l'achat d'art en ligne réside dans l'impossibilité d'inspecter l'œuvre de visu. Les acheteurs ne se basent généralement que sur une image numérique de l'objet accompagnée d'une description, ils redoutent donc que l'œuvre soit différente de sa représentation numérique.
C'est pour cette raison qu'il est primordial de fournir des images en haute définition, dont les couleurs sur écran sont conformes à celles de l'œuvre physique et dont les proportions sont respectées. Il ne faut pas hésiter à fournir plusieurs images pour les peintures, illustrations, éditions et photographies ; des vues à 360° sur les fiches œuvre des sculptures sont également appréciées.
Des doutes sur l'authenticité et la fiabilité
Certains collectionneurs redoutent plus la contrefaçon lorsqu'ils achètent une œuvre sur internet que directement en galerie ou aux enchères. C'est souvent après réception de leur premier achat d'art en ligne qu'ils ont plus aisément confiance en la galerie et en la plateforme qui la relaye.
C'est pour cela qu'il est important de fournir les informations nécessaires à l'authentification d'une œuvre. D'abord en amont de l'achat : œuvre unique ou nombre d'éditions, signature de l'artiste et date de création. Il est primordial de fournir ensuite un certificat d'authenticité au moment de la livraison.
Ce certificat doit respecter des règles précises : impression originale sur un papier épais et de qualité, renforcé par l'en-tête imprimé de la galerie, daté, signé et tamponné par le créateur de l'objet d'art (l'éditeur de l'œuvre, un négociant établi, l'agent de l'artiste ou un expert reconnu des travaux de l'artiste), précision du nombre d'éditions, de l'année de production et de l'emplacement de la signature de l'artiste.
Ce document est attendu en parfait état, non plié, glissé dans une enveloppe ou une pochette plastifiée. Vous serez alors assuré de satisfaire votre client et de renforcer sa confiance.
Le manque d'information sur l'objet
L'état d'un objet d'art acheté en ligne constitue une source d'inquiétude pour l'acheteur. Obtenir un rapport sur l'état de conservation de l'œuvre avant la vente accroîtrait la confiance des acheteurs dans le cadre d'une vente secondaire (revente de l'objet aux enchères par exemple) mais également dans le cadre d'une vente primaire (directement par l'artiste ou la galerie).
Après avoir été assuré du bon état de l'œuvre d'art, l'acheteur potentiel attend les réponses à ses questions au sujet de l'artiste et de l'œuvre qu'il prévoit d'acquérir. Le contact avec le galeriste au moment de la prospection est donc déterminant. Il lui incombe de communiquer les renseignements sur l'artiste et sur la signification de l'œuvre tout comme il l'aurait fait lors d'un déplacement de l'acheteur en galerie.
Les questions de transport et de logistique
Lors de l'expédition d'une œuvre achetée en ligne, les collectionneurs attendent un service irréprochable. Les conditions d'emballage et de livraison doivent être normées et précisées au moment de l'achat. L'acheteur attend que les délais de livraison et l'état de l'œuvre à son arrivée soient conformes aux informations fournies par le vendeur.
Il est vendeur de garantir une livraison par transporteur spécialisé, une assurance pendant le transport, un court délai de livraison ainsi qu'un droit de rétractation (selon la législation des plateformes d'e-commerce). Veillez également à détailler les modalités de paiement sécurisé ainsi que la provenance des œuvres.
Kenza Zidi