Alors que certains prédisaient la fin des sites internet massivement remplacés par les réseaux sociaux, il s'avère que ceux-ci occupent toujours une grande place dans la stratégie digitale des galeries d'art contemporain. En effet, une galerie ne peut être reconnue si son site internet n'est pas moderne, complet et régulièrement mis à jour. Artsper a sélectionné cinq sites internet, du plus conceptuel, voire illisible au plus proche de l'esprit "White Cube" et minimaliste propre aux galeries d'art.

La galerie parisienne propose un site internet atypique et troublant à première vue. On penserait presque s'être trompé d'adresse internet...

Lorsque qu'on accède à ce site, la première image qui apparaît est celle d'un dauphin ultra-pixelisé en plein écran. Surprenant pour un site de galerie d'art. Mais le meilleur reste à venir, la page d'accueil du site est une ancienne page de recherche Google dont les liens mènent aux différentes rubriques du site : revue de presse, œuvres, contact... L'interface est à la fois déroutante et intrigante, du jamais vu.

Rien ne laisse penser que ce site internet, caractérisé par une esthétique punk et des fonds d'écran atypiques, est celui d'une galerie d'art.

Le site officiel de la galerie Moeity basée à Brooklyn est principalement composé d'images et vues d'expositions. On comprend très vite que la galerie se distingue par son univers à l'esthétique décalée. La navigation est simplifiée, on peut à la fois passer des différentes œuvres d'un même artiste à celles d'autres expositions, permettant alors de créer son propre group show.

Toujours dans le même esprit décalé des galeries new-yorkaises, l'interface de ce site est bouillonnante de gif et autres fenêtre pop-up.

Il est difficile de se repérer en parcourant l'unique page de ce site aux nombreux raccourcis. Même si y retrouve un bon équilibre entre texte et images, le sens de chaque image reste incertain et l'interface se rapproche plus de celle d'un Tumblr que d'un site officiel de galerie d'art. Une bonne idée de départ, interactive et ludique, qui aurait cependant gagné à être mieux canalisée.

Le White Cube s'est imposé depuis les années 1970 comme l'espace d'exposition par excellence. Certaines galeries s'en inspirent pour leur site web.

Même si certains reprochent au cube blanc, qui vise à supprimer tout contexte autour de l'art que l'on y montre, de participer à isoler et stériliser l'art contemporain, beaucoup s'y conforment encore. Les galeries d'art ont majoritairement suivies cette tendance également sur leurs sites internet. On dénombre des centaines d'interfaces web monochromes au graphisme minimaliste. Mais certaines, comme celle de la Galerie Eric Dupont excellent dans cet exercice.

Du texte en gros caractère qui recouvre l'écran, des informations concises et une navigation simplifiée définissent ce site au minimalisme exemplaire.  

Le site de la galerie Lily Robert (ancienne Galerie Olivier Robert) est d'une simplicité déconcertante. Toutes les informations sont accessibles en un clique, les vues d'expositions sont en haute définition ainsi que les images d’œuvres. Les visiteurs du site ont presque une impression de visite virtuelle de la galerie tant l'expérience utilisateur de l'interface est de qualité. Ici, simplicité rime indéniablement avec qualité.

Si vous avez décidé de changer de site internet, il ne vous reste plus qu'à choisir entre esprit décalé et esprit conventionnel. Vous pouvez aussi vous inspirer de chacun de ces sites et n'en garder que les points forts. Il est important de retenir que les principales informations doivent être accessibles et qu'à la seule visite de votre site internet, le potentiel acheteur doit pouvoir se faire une idée des artistes et œuvres que vous proposez.

Kenza Zidi