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Témoignage de galerie partenaire :

Galerie Brugier-Rigail

Rencontre avec Laurent Rigail, Co-directeur de la galerie : quel premier bilan après 2 mois de confinement ?

27 mai 2020

Quelles conséquences ont eu le confinement et la crise actuelle sur votre activité ?

L’activité de la Galerie Brugier-Rigail a été impactée de différentes manières par cette crise sanitaire sans précédent. D’une part, nous avons été confrontés à l’annulation de quatre foires – aussi importantes pour notre aura à l’échelle nationale qu’internationale : Art Central Hong Kong, Art Busan en Corée du Sud, Art Up Lille et Urban Art Fair à Paris.

D’autre part, nous avions fait le choix artistique de mettre en lumière, durant cette première partie de l’année, l’univers singulier et fantastique de Fabien Verschaere. Deux expositions étaient d’ailleurs déjà en cours, l’une au Centre de Création Contemporaine Olivier Debré à Tours et la seconde au centre d’art Les Dominicaines de Pont L’Évêque. Quant à celle prévue à la galerie en mars et avril, elle a dû être purement et simplement annulée.


Et bien sûr, nonobstant ces évènements, le seul fait que la galerie soit fermée au public durant près de deux mois a eu une répercussion sur notre chiffre d’affaires.

Inside Me, Fabien Verschaere, à la galerie Brugier-Rigail, Paris

Quelles mesures avez-vous prises pour réagir face à la situation ? Lesquelles ont-été les plus ou les moins efficaces ?

À l’instar de bon nombre d’acteurs de la profession, nous avons quelque peu été pris de court par les annonces de fermeture immédiate de notre établissement. Toutefois, nous avons tenté de faire preuve de réactivité afin de rebondir le plus rapidement possible en mettant au point diverses stratégies.

En premier lieu, nous avons « reboosté » notre site internet, multiplié les mises en ligne d’œuvres sur des plateformes de vente en ligne comme Artsper, et recherché de nouveaux partenaires.

Nous avons également dynamisé notre communication, intensifiant les posts sur les réseaux sociaux tels Instagram ou Facebook, ainsi que les newsletters afin de tenir au courant le plus régulièrement possible nos collectionneurs et les habitués de la galerie, tout en axant davantage l’information sur notre activité en général et le travail de nos artistes.

Notre équipe a œuvré à rester disponible au maximum pour nos clients et pour toute personne intéressée par les œuvres de la galerie.

Globalement, l’obstacle majeur que nous avons pu rencontrer a été le manque d’accès physique aux œuvres, cependant notre important fond d’images, prévu justement pour pallier ce genre d’aléa, a permis de partiellement compenser et de répondre au mieux aux demandes d’informations.

Ce qui s’est avéré le plus inefficace, en définitive, fut la participation à des ventes aux enchères en ligne. Nous travaillons peu avec ce mode de vente, et la fermeture de la galerie nous a permis de faire l’essai. Les résultats ont été très décevants.

Quel discours de crise avez-vous tenu auprès de vos salariés, artistes et partenaires ?

« Ça va être dur… mais on va y arriver ! » Blague à part, nous avons tenté de toujours rester positifs – malgré quelques petits moments d’incertitude évidemment.

Notre équipe comme nos artistes sont restés mobilisés, chacun étant bien conscient que ce n’était qu’en alliant tous nos efforts que nous allions nous en sortir.

Comment avez-vous adapté votre stratégie de communication ?

Comme exposé ci-dessus, nous avons intensifié notre présence sur les réseaux sociaux et la fréquence de nos newsletters, mettant l’accent non plus seulement sur l’exposition du moment mais élargissant au contraire à l’ensemble de nos artistes et à leur travail au fil des années. Cela a également permis de rendre l’interaction plus dynamique.

En revanche, en dehors d’internet, nous avons suspendu nos partenariats publicitaires avec la presse papier.

Galerie Brugier-Rigail, Paris

Que faites-vous pour soutenir vos artistes en cette période ?

Nous continuons d’investir dans leur travail et poursuivons nos engagements, sans démériter. Les projets engagés ne sont pas annulés, mais reportés.
C’est une refonte complète de la programmation des expositions de nos artistes, que ce soit à la galerie ou hors les murs.

Quel premier bilan dressez-vous après ces premières semaines de confinement, aussi bien d'un point de vue économique qu'humain ?

En dépit de la fermeture de la galerie, le travail a continué, mais différemment. Nos prévisions ont été revues à la baisse et notre chiffre d’affaires a diminué par rapport à la même période l’an passé, toutefois le nombre de transactions est resté correct.


L’équipe de la galerie est restée engagée et soudée, nous le savions avant le confinement mais cela s’est révélé encore plus juste durant cette période complexe.

Qu'avez-vous prévu pour les semaines à venir pour soutenir votre activité ?

Durant le confinement, nous avons mis en place des expositions virtuelles, ce que nous continuerons à faire à l’avenir. Quant à la programmation de la galerie, nous avons été contraints de la réadapter complètement.

Laurent Rigail et Eric Brugier - Fabien Verschaere, « La géographie du totem » vue d’exposition au CCCOD, Tours, France, décembre 2019 © Photo F. FERNANDEZ - CCC OD, Tours

En enfin quels conseils ou messages avez-vous envie d'adresser à vos pairs ?

Que ce soit pour pallier ce genre d’aléas ou même de manière générale, il semble aujourd’hui essentiel de renforcer sa présence sur les réseaux sociaux et sur des sites de vente en ligne tels Artsper, sur lesquels il s’agit de donner le plus de détails possibles sur les œuvres.

Toutes ces mesures permettent aux acquéreurs potentiels de se projeter avec les œuvres et de franchir plus aisément le pas de l’achat (en ligne ou physiquement). ​